forum_C: Luxembourg City Film Festival (1)

(Yves Steichen) Der Auftaktfilm der diesjährigen (9.) Ausgabe des Luxembourg City Film Festivals (vom 7. bis 17. März) hieß Gloria Bell und wurde von Programmchef Alexis Juncosa als Vertreter des ‚Hollywood Arthouse‘ angekündigt – anspruchsvolle Produktionen, die durch ihre Starpräsenz und Zugänglichkeit auch bei einem breiten Publikum Anklang finden können.

(c) FilmNation Entertainment

Das Drama Gloria Bell von Sebastián Lelio, der hier das US-Remake seines chilenischen Gloria (2013) inszeniert, erfüllt diesen Spagat zweifelsfrei. Im Mittelpunkt der Handlung steht die freigeistige Anfang-bis-Mitte-Fünfzigerin Gloria (Julianne Moore), die, seit zwölf Jahren geschieden, in den Singlebars von Los Angeles ihr neues Glück sucht. Sie trinkt, tanzt zu Liedern, die Ende der siebziger und Anfang der achtziger Jahre einmal ‚in‘ waren und kommt manchmal mit Männern, die sich in der gleichen Lebenslage befinden, ins Gespräch. Zuhause warten eine ordentlich gepflegte Wohnung und die (haarlose) Nachbarskatze, der es immer wieder gelingt, sich in Glorias Appartement hineinzuschleichen, auf sie. Halb steht Gloria mit beiden Füßen im Leben – sie arbeitet bei einem Versicherungsunternehmen, hat Freunde und tut in ihrer Freizeit jene Dinge, die in Kalifornien seit jeher angesagt sind (Yoga und Kiffen) –, halb ist sie verloren, denn ihre beiden erwachsenen Kinder (Michael Cera und Caren Pistorius) brauchen die Mutter nicht mehr, und was eben fehlt, ist ein fester Partner. Aus diesem Spannungsverhältnis, in dem sich die Titelfigur befindet, schöpft Gloria Bell sein erzählerisches Potential – eines Abends lernt sie nämlich den ebenfalls geschiedenen Arnold (John Turturro) kennen, mit dem sie sich auf eine ebenso unerwartete wie unruhige Beziehung einlässt. Im Gegensatz zu Gloria hat dieser noch nicht mit seinem früheren Leben abgeschlossen…

(c) FilmNation Entertainment

In teils verträumt-hypnotischen Sequenzen (Kamera: Natasha Braier, Musik: Matthew Herbert) erzählt Lelio in Gloria Bell von Einsamkeit und Verlorengehen (mit oder ohne Partner) und den Herausforderungen, das Alte und das Neue, die Vergangenheit und das Jetzt miteinander in Einklang und zum Funktionieren zu bringen. Das unbestrittene Zentrum des Films ist dabei Julianne Moore, die ‚ihre‘ Gloria mit einer Mischung aus subtiler Zurückhaltung und brodelnder Frustration (angesichts Arnolds mitunter erratischer Reaktionen) spielt, und belässt ihr bei aller seelischer Entblößung eine Würde, die nahegeht. Kritisieren könnte man jedoch, dass Gloria Bell nach 100 Minuten ohne große Höhepunkte genau da aufhört, wo er angefangen hat: In einer Bar, gefüllt mit Singles, die tanzen – und dazwischen eine Gloria, die ein kleines Bisschen stärker geworden ist, aber immer noch ihren Weg sucht.

Der Film startet voraussichtlich im Mai in den luxemburgischen Kinos.

******

(Viviane Thill) Le film Rojo (en compétition) est situé en Argentine, dans l’intervalle entre la mort du président Juan Péron (1974) et le coup d’Etat de la junte militaire (1976), une période marquée par la violence d’Etat, la répression politique, les assassinats et les disparitions d’opposants. Le jeune réalisateur Benjamín Naishtat (Rojo est son troisième long métrage) raconte une blessure toujours ouverte de l’histoire de son pays mais aussi, de façon plus universelle, comment le fascisme s’installe grâce à l’inertie, la corruption, la lâcheté et finalement la complicité d’une classe dirigeante uniquement préoccupée par ses propres intérêts.

Au début, la caméra est braquée sur une maison d’où sortent à tour de rôle des personnes apparemment respectables emmenant chacun un meuble ou d’autres biens pouvant encore servir. Tout est dit dans ce plan fixe : la maison sans habitants, ceux qui en profitent et les petits oiseaux qui chantent là-dessus comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. La maison reviendra bien plus tard dans le récit et constituera l’un des nombreux petits arrangements de l’avocat Claudio (Darío Grandinetti, vu dans Wild Tales et Julieta) avec une morale de plus en plus odieuse.

(c) LuxBox

Claudio n’est ni un cynique ni un criminel. Juste un homme banal, capable de frapper sous la ceinture quand son amour-propre est blessé. Ce qui arrive un soir dans un restaurant bondé où un inconnu le force à lui laisser sa table. Ciblant mieux qu’il ne le croit le point faible de son adversaire, Claudio le réduit à néant avec l’arme qui est la sienne – celle des mots – et se retrouve bientôt avec une mort sur la conscience. Plutôt que d’aller à la police, il fait disparaître le cadavre.

Il y aura d’autres “ desaparecidos“ au cours du récit . Dont une lors du spectacle d’un vieux magicien qui n’est pas sans rappeler celui imaginé par Thomas Mann dans la nouvelle Mario und der Zauberer qui annonçait dès 1930, de manière symbolique, la figure du dictateur et thématisait l’implication des spectateurs/citoyens. Qu’il y ait pensé ou non, Benjamín Naishtat déconstruit patiemment devant nos yeux une communauté dans laquelle chacun a de très bonnes raisons de se taire et devient ainsi un maillon du système totalitaire. Le personnage principal y glisse par culpabilité et conformisme alors que le gentil petit ami de sa fille se conduit déjà en futur tortionnaire.

S’appuyant sur un scénario précis et un acteur principal qui arrive à nous intéresser à un homme a priori peu sympathique, le réalisateur utilise astucieusement l’esthétique et les moyens techniques du cinéma des années 1970 pour créer un univers à la fois reconnaissable, insolite et tragi-comique tout en se servant des codes du genre policier, faisant même vers la fin surgir une espèce d’inspecteur Colombo surréaliste interprété par l’acteur chilien Alfredo Castro.

(c) LuxBox

Rojo passera une dernière fois mardi, 12 mars à 20h30 au ciné Utopia.

Als partizipative Debattenzeitschrift und Diskussionsplattform, treten wir für den freien Zugang zu unseren Veröffentlichungen ein, sind jedoch als Verein ohne Gewinnzweck (ASBL) auf Unterstützung angewiesen.

Sie können uns auf direktem Wege eine kleine Spende über folgenden Code zukommen lassen, für größere Unterstützung, schauen Sie doch gerne in der passenden Rubrik vorbei. Wir freuen uns über Ihre Spende!

Spenden QR Code