31 Vorschläge für eine Politik der Resilienz (Reaktion auf Vorschlag 7: Louis-François Reitz)

Vorschlag 7 der forum-Redaktion: Es hat sich in den letzten Wochen bestätigt, dass das Luxemburger Gesundheitssystem ein erstrangiges Standortargument darstellt. Das Ziel dieses Gesundheitssystems muss geklärt werden und darauf aufbauend seine Finanzierung. Die regionale Vernetzung muss ausgebaut werden, und die in direkter Nachbarschaft zu Luxemburg lebenden Bevölkerungen (die das Luxem­burger Gesundheitssystem maßgeblich mitfinanzieren) müssen in die zukünftigen Planungen eingerechnet werden. Die Sicherstellung von genügend medizinischem Personal sowohl in Normal- wie in Krisen­zeiten ist eine der Hauptherausforderungen für die Zukunft und muss strategische Bedeutung erhalten.

Reaktion 7 von Louis-François Reitz:

L’absence ou la rareté des moyens de protection individuelle a conduit les Etats à territorialiser leur gestion de crise en ayant recours au confinement : illico, voici revenu le temps des frontières nationales, érigées en remparts ultimes face à une agression sanitaire non identifiée. Après la ligne Maginot, la ligne Covidot.

Dans ce contexte les frontaliers sont un peu devenus apatrides : ni complètement concernés par les restrictions imposées sur les conditions de travail de leurs territoires de résidence, ni complètement concernés par les restrictions applicables aux résidents de leurs territoires de travail, et finalement impactés par toutes les mesures mais bénéficiaire final d’aucune d’entre-elles.

Il parait indispensable qu’avant la prochaine crise les États frontaliers aient défini précisément leurs responsabilités respectives vis-à-vis des populations frontalières. La question de la gestion des stocks doit avoir un volet transfrontalier, surtout si une régionalisation de cette gestion devait être confirmée en France : peut-être pourrait-on s’inspirer des dispositions mises en place en matière de gestion des risques nucléaires ?

A travers la gestion de la crise sanitaire, le frontalier s’est découvert en marge des systèmes de prévention piloté par les Etats et il est à craindre qu’il ne se sente pas mieux protégé par son entreprise à l’heure des licenciements post crise ou de l’organisation future de son temps de télétravail.

Ni d’ici, ni d’ailleurs, comment faire adhérer ces frontaliers qui représentent la moitié de la force de travail du Luxembourg à un projet de développement collectif ?

Les facteurs concourant à instaurer un sentiment d’appartenance, à un territoire ou à une entreprise, sont devenus des critères parfois décisifs dans le pilotage des parcours professionnels. Ce sentiment d’inclusion peut représenter une contrepartie à une mobilité difficile ou un job sous qualifié, et contribuer à maintenir en place une main d’œuvre encore plus rare demain que volatile aujourd’hui.

La gestion de la crise sanitaire, qui hélas semble pouvoir durer, envoie des signaux faibles à moyen et long terme aux acteurs du monde économique. Elle montre comment on perçoit le monde.

Comment saluer comme il conviendrait la solidarité dont a fait preuve le Luxembourg en accueillant 11 malades Covid 19, dès lors qu’il fallait également faire passer 11 000 frontaliers personnels soignants pour participer à leur prise en charge ?

Les lits indisponibles au CHR de Metz-Thionville le sont aussi parce que les infirmières et les médecins hospitaliers partis exercer au Luxembourg génèrent un déficit de personnels qui empêche l’ouverture d’un nombre de lits suffisant. Ce n’est pas la crise Covid 19 qui a créé cette situation ubuesque. C’est l’héritage de ces 25 dernières années, où le manque d’initiative politique a laissé se développer l’économie comme un corps autonome, comme un bras sans cerveau, comme un pays de 650 000 habitants alors qu’il en compte plus d’un million.

Il faut ouvrir un chemin pour que le frontalier, qui n’est pour l’instant que le fruit hasardeux de l’ajustement permanent entre le marché de l’emploi et celui du logement, devienne un citoyen inclus dans un projet collectif, au bénéfice du « Grand Luxembourg » dans son ensemble, de sa cohérence fonctionnelle, de sa croissance économique.

Un processus de métropolisation n’a d’intérêt qu’au bénéfice de la population qu’il sert et n’a aucune possibilité d’émerger s’il ne devait se construire qu’avec la moitié d’entre-elle. Ce processus est un tout sans frontière, ni territoriale, ni thématique, ni fonctionnelle. Il est inclusif, n’a pas de limites préalables et n’en cherche pas. Son ADN est la redistribution de la richesse collective créée.

 

Louis-François Reitz est Directeur Général Délégué coopération institutionnelle auprès de la Ville de Metz. Il écrit ici en son nom personnel.

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