- Politik
31 Forderungen für eine Politik der Resilienz (Reaktion auf Vorschlag 19: Jean-Paul Olinger & Nicolas Simons)
Vorschlag 19 der forum–Redaktion: Staatliche Rettungsmaßnahmen für Unternehmen im Zuge der Coronakrise müssen unbedingt an Auflagen gekoppelt werden, u. a. dass in den nächsten Jahren keine Dividenden an die EigentümerInnen gezahlt bzw. Gewinne ausgeschüttet werden (siehe das Vorgehen so unterschiedlicher Staaten wie Dänemark, den Niederlanden oder Frankreichs in dieser Frage). Staatliche Unterstützung könnte darüber hinaus an soziale oder Umweltauflagen gebunden werden.
Reaktion 19 von Jean-Paul Olinger und Nicolas Simons:
Le choc produit par la pandémie de Covid-19 et par les mesures d’arrêt de l’activité prises pour l’enrayer a plongé l’économie mondiale dans une crise sans précédent et a rendu nécessaire l’intervention des Etats pour assurer la survie du tissu économique et de l’emploi, soit l’avenir et la prospérité de leurs citoyens.
Le gouvernement luxembourgeois a pris lui aussi différentes mesures pour atténuer l’impact des mesures sanitaires sur les différentes parties prenantes des entreprises (salariés, clients, fournisseurs, entrepreneurs et actionnaires).
Des aides aux entreprises débattues
Dans plusieurs pays, des voix se sont manifestées pour lier ces mesures de sauvetage publiques à des conditions concernant notamment la rémunération des salariés et actionnaires ou encore le maintien de l’emploi…
Parmi les raisons de l’introduction de telles restrictions figurent des considérations d’ordre politique et financier, mais aussi la dissuasion à recourir à des aides pour toute entreprise qui n’en a pas vraiment besoin ou bien encore la volonté de préserver un certain level playing field avec les entreprises qui n’y ont pas recours.
La France, par exemple, a limité la possibilité pour les grandes entreprises (mais pas pour les PME) bénéficiant d’aides publiques de payer des dividendes (ou réaliser des rachats d’actions) aux actionnaires et des bonus aux décideurs.
Qu’en est-il de l’utilité de lier l’octroi des aides publiques au Luxembourg à des contraintes ?
Luxembourg, un cas pas comme les autres ?
Au Luxembourg, 97 % des entreprises ont moins de 50 salariés et 85 % d’entre elles en ont moins de 10. Les restrictions impliquant les grandes entreprises sont donc peu pertinentes ici, puisque la définition des grandes entreprises (selon les critères européens : chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros et 5 000 employés) exclut de facto la quasi-totalité de nos entreprises.
Des restrictions devraient-elles s’appliquer aux petites et moyennes entreprises ? D’autres pays européens répondent à cette question généralement par la négative.
Les aides de l’Etat luxembourgeois ont notamment pris la forme d’indemnités de chômage partiel (destinées en priorité aux salariés) et de congé pour raisons familiales (destinées aux salariés avec enfants), d’aides directes non remboursables (destinées aux petites entreprises et aux indépendants), d’aides remboursables (avances), de garanties (avec une participation des banques) et de moratoires, voire encore de reports de charges fiscales et sociales.
La grande majorité des dépenses nettes (non récupérables) étatiques sont destinées aux salariés. Ainsi, les indemnités de chômage partiel (850 millions d’euros) et de congé familial (250 millions d’euros) représentent actuellement presque 10 fois plus que les diverses dépenses nettes dont ont bénéficié les entreprises. Alors que les aides remboursables sont hors contexte, les aides non remboursables sont globalement limitées au minimum vital de l’entrepeneur.
La question soulevée ne se pose donc pas concrètement, dans les faits, au Luxembourg.
Il convient de nuancer la réponse à cette question
Les entreprises doivent faire preuve de bon sens et de diligence. Si une entreprise est en difficulté et qu’elle recourt à des aides étatiques, il paraît logique qu’elle adopte une politique de rémunération et de maintien de l’emploi raisonnable.
Conditionner le versement d’importants dividendes (et par extension l’octroi de bonus de performance) ou le recours à des licenciements massifs dans le cas d’entreprises en grande difficulté qui font appel à des aides publiques s’inscrit dans cette logique.
La réponse à la question peut être différente lorsqu’on parle des grandes entreprises pour lesquelles la politique de paiement de dividendes est aussi fonction d’une pression de rendement prévisible des marchés financiers ou lorsqu’on parle des PME/TPE dont certains patrons utilisent les dividendes comme principale rémunération.
Pour les plans de rémunérations et de promotions des salariés, un juste équilibre s’impose aussi, entre prime de performance individuelle et solidarité collégiale.
Le recours au chômage partiel a permis aux entreprises concernées de maintenir dans l’emploi des salariés en « chômage technique ». Accueillie avec soulagement, cette mesure leur a permis de préserver les compétences et évité de douloureux congédiements. Des restrictions liées au licenciement de salariés se justifient quant au principe, mais doivent tenir compte de la situation individuelle des entreprises pour ne pas mettre en péril leur survie et donc leur salariat tout entier.
Il convient d’être pragmatique
L’objectif d’aider les entreprises en temps de crise est le moyen pour l’Etat d’éviter la disparition de nos entreprises, c’est donc un acte rationnel pour préserver des cotisations sociales et des recettes fiscales sur les bénéfices des sociétés et sur la rémunération de leurs salariés.
En outre, le message démotivant de telles restrictions à l’adresse des investisseurs locaux et étrangers prêts à courir des risques pour le développement du tissu économique de demain n’est pas à négliger. C’est encore plus vrai pour une petite économie très ouverte, développée à l’aide de capitaux étrangers et constamment en compétition avec d’autres centres internationaux.
Pour le Luxembourg, la question, si elle se posait, reviendrait peut-être à une tempête dans un verre d’eau. D’abord, les entreprises ayant recours à des aides étatiques sont des PME/TPE et, parmi elles, rares sont celles qui font un bénéfice aujourd’hui ou veulent distribuer des réserves d’avant-crise, condition sine qua non pour payer des dividendes. Ensuite, dans ces structures familiales, des liens humains et relationnels existent entre dirigeants et salariés, alignant ainsi les intérêts des uns et des autres sur un futur commun. L’heure est aujourd’hui à la relance et à la solidarité pour conserver activité économique et emploi !
Jean-Paul Olinger est le directeur de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).
Nicolas Simons est économiste à l’UEL.
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