Animal (hyper)connecté

Was tun? / Que faire?

382_Lavabre_BertrandLe marché des animaux de compagnie et de leurs accessoires est l’un des plus florissants du commerce de détail. Les Européens, et plus encore les Américains ou les Japonais, sont toujours plus attachés à ces compagnons sur lesquels ils ont parfois tendance à transférer leurs propres envies de consommation. C’est le segment du chat connecté qui est pour l’instant le marché star. La vague des objets connectés déferle avec toute une série de produits dont la plupart risque de compter au rang de coûteux gadgets. Le propriétaire soucieux de la santé de son félin favori, pour peu qu’il soit d’un naturel anxieux, va avoir du mal à résister à cette pléthore de promesses de bien-être : panier intelligent muni de capteurs, litière autonettoyante avec pesage, gamelle connectée avec reconnaissance faciale, fontaine à eau munie d’un détecteur de présence, partage à distance des données avec le vétérinaire, tracker d’activité, caméra de surveillance avec haut-parleur et envoi de message à la moindre anomalie, jouets connectés… la liste ne cesse de s’allonger. C’est ce que l’on appelle la « Pet Tech » (après les Fintech, Foodtech, Medtech, Biotech et autre Cleantech). La start-up Catspad, partant du constat qu’une grande partie des chats domestiques est obèse (ils seraient 60% aux Etats-Unis), va lancer en mai prochain un distributeur de croquettes connecté qui contrôle les portions au gramme près… Le propriétaire voyageur d’affaires et les globe-trotteurs y trouveront aussi leur compte : ils pourront partir tranquilles un mois entier (une batterie de secours remédiera à toute coupure d’électricité), les croquettes (et l’eau) seront toujours fraiches et leur consommation contrôlable à distance.

Il y a aussi tout un univers qui s’ouvre pour les propriétaires de chiens : des colliers connectés et imperméables permettent la géolocalisation de l’animal sur son smartphone, même à des centaines de kilomètres. On peut suivre ses ballades en réalité augmentée ou avec une petite caméra fixée sur le dos. Ils mesurent aussi le nombre de calories qu’il a brûlées dans la journée, si son pouls est normal ou s’il a passé une bonne nuit. Des petits robots pilotables à distance ou même une console de jeu lui promettent la fin de l’ennui. Présenté en janvier au CES de Las Vegas (temple annuel de l’innovation technologique), le robot Laïka conçu par la start-up française Camtoy prend la forme d’un petit tonneau et intègre une caméra permettant au maître de voir et parler à son compagnon à distance en pilotant le robot via un smartphone.

Victime de zèle ?

Chiens et chats seront-ils finalement plus heureux ? Ne vont-ils pas devenir les victimes de cette frénésie qui guette déjà les humains avec la santé connectée ? Contrôle permanent des données (poids, rythme cardiaque, alimentation, dépense d’énergie…), programme intensif d’activité, interaction incessante ou intempestive avec les applications à distance… y a-t-il risque de burnout animal ? Et, puisque la technologie permet de s’absenter longtemps, ne va-t-elle pas prendre plus souvent le relais de la présence humaine ? Sans parler de toutes ces données récoltées par les objets connectés, ces big data animales qui, finalement, en diront autant si ce n’est plus sur le maître que sur le compagnon.

Als partizipative Debattenzeitschrift und Diskussionsplattform, treten wir für den freien Zugang zu unseren Veröffentlichungen ein, sind jedoch als Verein ohne Gewinnzweck (ASBL) auf Unterstützung angewiesen.

Sie können uns auf direktem Wege eine kleine Spende über folgenden Code zukommen lassen, für größere Unterstützung, schauen Sie doch gerne in der passenden Rubrik vorbei. Wir freuen uns über Ihre Spende!

Spenden QR Code