Les textes de ce dossier donnent un aperçu de la production cinématographique luxembourgeoise au début de 2017, 27 ans après la création du Film Fund, le Fonds national de soutien à la production audiovisuelle. Ce dossier n’a pas l’ambition de présenter l‘ensemble du secteur. Au contraire, nous adoptons le point de vue du curieux qui, s’intéressant à une industrie bien établie, découvre un monde en soi, avec sa propre histoire et ses propres codes. C’est un univers passionnant et peuplé de passionnés, de personnalités fortes qui agissent selon des agendas bien déterminés. Leur lien semble souvent être la recherche de financement…
Les chiffres varient: entre 700 et 800 personnes travailleraient dans le secteur du cinéma au Luxembourg selon les experts- parfois en CDI, mais le plus souvent sous d’autres formes de contrat et généralement sur demande. Sur tous les niveaux, la tendance est plutôt croissante. Comme les chiffres du Luxembourg City Film Festival l‘indiquent, la fascination pour le 7ème art est importante au Grand-Duché. De 4700 spectateurs en 2011 lors de sa première édition, le Luxembourg City Film Festival est passé à près de 22000 spectateurs l’an dernier.
Les gouvernements luxembourgeois mènent depuis trois décennies une politique active de développement de la production audiovisuelle. En fait, on peut même affirmer que le Grand-Duché a développé une véritable industrie du cinéma: des aides de l‘État, un cadre législatif avantageux, des récompenses nationales, d‘excellentes infrastructures techniques, des sociétés de production et le know-how grandissant de la production locale (entretemps la troisième génération de cinéastes débute sa carrière).
Pour ce qui est des infrastructures, un projet emblématique a vu le jour en 2012 à l’ouest du pays. Six sociétés se sont réunies pour créer Filmland à Kehlen, regroupant sur un même site ateliers de construction de décors, plus de 4000 m² de studios de tournage, bureaux de production et services de post-production…
En février de cette année, le projet public de futurs studios professionnels à Dudelange refait surface dans la presse et fera concurrence aux infrastructures privées du Filmland à l‘horizon 2022. Le Luxembourg a-t-il déjà besoin de deux sites de cette envergure?
La question de la langue tourmente aussi la production cinématographique nationale. Pourquoi? Il s’agit tout simplement d’une question d’identification des spectateurs locaux et la langue maternelle constitue le catalyseur idéal pour déclencher l’empathie des spectateurs. C’est exactement là que réside le succès d’un Andy Bausch qui y a toujours accordé beaucoup d’importance.
C’est au cinéma, pendant ces moments vécus dans les salles obscures en compagnie de personnages fictifs mais auxquels on peut d’autant plus s’identifier, que l’ancrage se réalise. Dans sa contribution, Nico Simon retrace l’histoire de ces salles au Luxembourg et l’importance des films mettant en lumière des histoires bien à nous.
Qu’attendre donc de ce dossier? Une prise de parole d’intervenants variés et multiples, de jeunes talents autant que de vieux routiers. Que ce monde soit peuplé de véritables passionnés devient palpable à travers les lignes de Christophe Wagner, qui nous raconte son parcours de réalisateur, véritable chef d’orchestre dans tout projet cinématographique.
Le secteur de l’animation est en pleine ébullition, le hype autour de l’Oscar «luxembourgeois» pour le court métrage Mr Hublot l’a mis en évidence. Une contribution fait le plaidoyer d’une meilleure organisation de ce secteur bien particulier, la création d’une fédération et l’organisation de formations à l’école étant les défis à relever pour que le secteur puisse se développer au Luxembourg.
Une interview avec Ken Barthelmey, creature designer (dessinateur de créatures), montre la fascination qui émane des mondes imaginaires de l‘animation, souvent quelque peu angoissants – même si la création commence souvent avec un simple crayon.
Au fur et à mesure que le cinéma s’est professionnalisé au Luxembourg, les opportunités de coproduction avec l‘étranger se sont développées. A tel point que la coproduction est devenue aujourd‘hui un «véritable pilier» de la production cinématographique comme l’affirme Guy Daleiden, directeur du Film Fund, dans une interview.
Viviane Thill, engagée dans le cinéma luxembourgeois depuis de nombreuses années, explique dans sa contribution le fonctionnement du fonds national de soutien à la production audiovisuelle.
Corinne Cloos et Stéphanie Chaput s’intéressent quant à elles de plus près à la sous-représentation des femmes dans les métiers du cinéma et aux éternels stéréotypes sur le grand écran.
Tessie Jakobs présente le concept de la série routwäissgro produite par RTL. Dans chacun de ses épisodes, un autre réalisateur met en scène le quotidien de protagonistes «typiquement» luxembourgeois. Pour le spectateur, des éléments familiers se mélangent ainsi avec la découverte de réalités sociales inconnues.
Et pour conclure, l’idée que la critique puisse aussi contribuer à l’amélioration qualitative du cinéma luxembourgeois est exprimée à travers les lignes de Tom Dockal. Mais là aussi, la retenue est de mise. La critique au Luxembourg prend vite un air patriotique…
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