Un public international et complexe

Les grands acteurs culturels comme le Mudam ont un rôle à jouer dans l’accueil des étrangers

D’une manière générale, au Luxembourg, les statistiques et recherches scientifiques manquent cruellement pour connaître véritablement le profil des consommateurs de culture. Chaque établissement fait comme il peut et comme il pense pour quantifier et qualifier ses publics. À noter que l’usage du pluriel pour publics est devenu une évidence, les publics étant forcément divers et la programmation culturelle doit tenir compte de cette diversité. La demande d’un code postal lors de l’achat du billet d’entrée est une manière classique de mesurer d’où viennent les visiteurs, mais ne permet aucun traçage de nationalité. Au Mudam, donc, impossible de savoir quelle proportion de visiteurs serait des expats. On peut cependant affirmer qu’une grande majorité de nos visiteurs sont des résidents du Luxembourg.

Les communautés internationales aiment à se retrouver entre elles et à organiser des activités spécifiques de groupe. Les visites au musée font partie du lot que ce soit de manière spontanée en s’y donnant rendez-vous ou plus organisée en réservant une visite guidée. Ces visiteurs cherchent sans doute à retrouver des habitudes qu’ils avaient dans leur propre pays ou ville. Ceux qui fréquentaient les musées continuent probablement à le faire, ceux qui n’y mettaient pas les pieds dans leur pays d’origine risquent bien peu de pousser la porte du Mudam. Ne connaissant pas forcément nos institutions muséales, ils se sentent rassurés par les noms d’artistes qui circulent, qu’ils lisent dans la presse internationale et qu’ils espèrent voir ici aussi.

La programmation des activités au Mudam n’est pas spécifiquement adressée aux expats, mais découle de la diversité que nous voulons offrir à différents publics : l’offre est généralement trilingue (français, allemand, anglais), le luxembour­geois venant s’ajouter pour les visites guidées régulières ou rencontres spécifiques.

Seul le « Up to 11 », les mercredis soir, est un programme dont la communication est réalisée exclusivement en anglais. Nous avons voulu créer là un moment privilégié en semaine, dédié aux employés des institutions voisines (ou pas) qui, avec le prétexte d’un « afterwork », poussent la porte du musée et peuvent visiter gratuitement l’exposition grâce à une visite guidée exclusivement en anglais et profiter des services proposés par le musée comme le café ou la boutique qui restent ouverts plus tard ce soir-là. Ce programme est d’ailleurs plébiscité par des associations qui regroupent les nouveaux arrivants (telles que Just arrived ou le Café des langues). Pour ces associations, c’est une manière de réunir ses membres lors d’un moment convivial dans un cadre exceptionnel. Il s’avère que ce sont de très bons ambassadeurs, car ils reviennent régulièrement au musée avec leurs amis à qui ils sont fiers de faire découvrir un lieu singulier.

Un sondage commandé en 2016 par le Ministère de la Culture auprès de l’institut TNS-Ilres renforce l’image d’un Luxembourg multiculturel et fort d’une propre identité, où l’offre culturelle et la demande se rejoignent. En effet, 71% des résidents trouvent que l’offre culturelle à Luxembourg n’a rien à envier à celle proposée par nos voisins et c’est bien grâce à la diversité des propositions de nos institutions que nous devons ce développement positif.

Que ce soit la Philharmonie, le Grand Théâtre ou la Rockhal mais aussi les musées de la capitale et les galeries privées, chacun avec ses moyens et critères, s’attèle à proposer une programmation de qualité et diversifiée. A ce sujet, les festivals qui se multiplient, tels que le Luxembourg Film Festival, CinEast (qui est organisé presque exclusivement par une communauté d’expatriés), Design City Luxembourg mais également la Art Week, sont autant de moments où le Luxembourg renforce l’idée d’un pays riche en propositions culturelles avec une vraie scène locale, critique et professionnelle qui contribue au rayonnement de notre pays vers l’international.

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