Was tun? / Que faire ?

Pour combattre efficacement le racisme et la discrimination raciale, il nous faut privilégier des solutions pratiques et viables à long terme. Celles-ci s’appuient sur des mesures législatives, de sensibilisation, d’éducation et de discrimination positive. Et s’arriment à une évidence : cesser de nier ou de minimiser la réalité du racisme structurel au Luxembourg. S’il nous faudra prendre toutes les mesures juridiques adéquates pour combattre la discrimination raciale, rendre cette dernière illégale ne suffit pas ! Nous devons nous atteler à ce que les dispositions antidiscriminatoires soient réellement appliquées. Pour atteindre cette efficacité, il est indispensable que ces dispositions soient mises en œuvre par les autorités, y compris la police et le système judiciaire. De même qu’elles soient dupliquées par des campagnes de sensibilisation auprès du grand public ainsi que par une formation pointue des responsables, notamment dans le domaine de l’accompagnement social.

C’est pourquoi il nous apparaît fondamental de créer un organisme national indépendant chargé de combattre le racisme et la discrimination raciale systémiques. Disposant des moyens financiers comme des compétences nécessaires, cet organisme visera deux objectifs principaux :

• La réalisation d’enquêtes : soit se substituer au plaignant pour effectuer des recherches, exiger des pièces, rédiger des plaintes, accompagner les victimes avec les qualités nécessaires d’écoute et d’empathie ; le tout, caractérisé par une représentation afro-descendante, impérative, au sein de l’organisme.
• L’établissement de statistiques ethniques : soit réaliser un état des lieux enrichi de critères spécifiques dans les données afin d’objectiver l’impact des discriminations raciales dans les domaines du travail, du logement et, surtout, de l’éducation.

La lutte contre le racisme et la discrimination passe prioritairement par l’enseignement. En veillant, d’une part, à ce que les supports pédagogiques soient exempts de tout contenu raciste et actualisés de manière à refléter la pluralité de la société. En s’assurant, d’autre part, que l’histoire du colonialisme et de l’esclavage ainsi que leurs conséquences fassent impérativement partie des cursus primaire et secondaire. Concernant la formation du corps enseignant, au-delà des savoirs pédagogiques requis pour travailler avec chaque enfant, les enseignant·es doivent être formé·es à se montrer attentifs aux besoins des élèves d’origine extra-européenne, y compris sur les questions relatives aux droits humains et à la discrimination raciale.

Pour éliminer les préjugés fondés sur la couleur de la peau, il est urgent d’introduire de la diversité à tous les niveaux de la stratification sociale. A commencer par l’enseignement. De manière générale et transversale, il faut donc favoriser le recrutement d’Afro-descendants compétents à des postes-clés et représentatifs (éducation, médias, politique, etc.).

Enfin, nous plaidons pour la création d’un centre de documentation et de sensibilisation dédié aux Afro-descendant·es du Luxembourg. Sa mission consistera à créer du matériel de sensibilisation, dispenser des formations et conseiller les institutions et/ou particuliers intéressés à mettre en place des actions antiracistes.

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