Selon le Global Footprint Network, si chaque être humain vivait comme un habitant du Luxembourg, il faudrait l’équivalent des ressources d’un peu plus de 7 planètes. Seul à faire pire, le Qatar en est à près de 11, l’Allemagne et la France à 3, quand la moyenne mondiale se situe à 1,7… Et nous avons beau avoir un gouvernement teinté de vert depuis 5 ans, les chiffres ne s’améliorent pas (on parlait de six planètes pour le Grand-Duché il y a 10 ans). Les SUV fleurissent à tous les coins de rue, certes nouvelle génération, mais plus gros émetteurs de gaz à effet de serre que des voitures de taille plus modeste. Nous sommes les pionniers de la 3e révolution industrielle selon Rifkin, mais nous vivons toujours du tourisme à la pompe et sommes en queue de peloton des pays européens pour la production d’énergie renouvelable : un pénible 7,4 % ! La jeunesse a beau s’indigner et accuser les gouvernements d’inaction climatique, sa frénésie de high tech, d’usages numériques et de vidéos mène à une augmentation drastique de la consommation mondiale d’énergie, qui ne fera que s’amplifier. Et, plus on va vers des produits enrichis en technologie et intégrant de l’électronique, donc beaucoup plus difficiles à recycler, plus on s’éloigne de l’économie circulaire dont le Luxembourg voudrait être le pionnier. La vague des objets connectés qui déferle sur nous va encore aggraver le phénomène. Un foyer moyen d’un pays développé en avait 10 en 2012, 25 en 2017 et en comptera sans doute 50 en 2022…
Protéger le consommateur… de lui-même
Entre les adeptes de la high tech et les partisans de la low tech (ces techniques utilisant des matériaux recyclés ou issus directement de la nature, donc peu gourmandes en énergie et souvent locales et artisanales) il y a un autre chemin que chacun de nous pourrait emprunter. Une sorte de « wise tech » qui nous permettrait de consommer de manière plus sobre et éclairée. Par exemple, si on sait que 90 % de l’énergie consommée par son smartphone est liée à sa production, peut-être décidera-t-on de le garder plus longtemps ? Nous avons désormais au Luxembourg un ministère chargé de la protection du consommateur. Initiative louable qui devrait aussi se donner pour mission de protéger le consommateur contre lui-même et lui fournir des clés de compréhension sur l’impact de sa consommation de ressources, voire l’accompagner pour un comportement plus conscient. La réglementation devra faire le reste. La politique d’un gouvernement qui se donne une image verte doit mener à des résultats quantifiables en termes de réduction de l’empreinte écologique du pays. Même si les lignes directrices d’un Plan Climat ambitieux pour 2030 ont été présentées le 27 février, au train où vont les choses, l’équivalent de combien de planètes consommerons-nous en 2023 ?
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