Ne soyons pas le passager clandestin du climat !
La publication du Plan climat par le gouvernement en décembre dernier a suscité beaucoup de réactions : « préoccupées » (la Fedil), offusquées (le Groupement pétrolier mais aussi les syndicats), condescendantes (le Mouvement Ecologique), impuissantes (d’autres ONG écologiques),« manipulateur vis-à-vis des citoyens » (l’ACL et l’ULC), « des mesures punitives pour les gens » (Gilles Roth, CSV), « du terrorisme écologique » (Fernand Kartheiser, ADR), … Bien peu sont élogieuses. Et pourtant, c’est un premier pas difficile et méritoire pour un pays qui vit du tourisme à la pompe et dont le gouvernement est composé de tendances qui sont idéologiquement diamétralement opposées sur le sujet. Il est vrai que 20 euros la tonne c’est bien peu comparé au prix de 120 euros la tonne en Suède. Mais rappelons-nous aussi qu’un certain Lucien Lux, ministre de l’Environnement, avait finalement chuté sur la taxe automobile en… 2007 !
Un changement de paradigme
« Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays. » Cette phrase de John F. Kennedy s’applique aujourd’hui à chacun de nous et à notre relation avec notre planète. Selon l’Eurobaromètre de l’automne 2019, si le logement est pour 60% des habitants du Luxembourg la préoccupation numéro un, le changement climatique vient en 2ème position, certes loin derrière avec 22%. Mais connaissons-nous seulement notre responsabilité personnelle, notre propre empreinte carbone, sachant qu’un résident émet en moyenne 16 tonnes de CO₂ par an au Luxembourg, 171ème sur 180 pays ? Pour chaque citoyen, chaque jeune, chaque entreprise, chaque institution, chaque ministère, chaque secteur au Luxembourg, qu’est-ce que cela voudrait dire une vie neutre en carbone en 2050, année butoir fixée par le Pacte vert de la Commission européenne ? Cette question peut sembler encore bien abstraite, mais des outils, certes imparfaits, existent pour évaluer sa propre empreinte. Afin de sauver la planète, il ne suffira pas d’utiliser la voiture des autres ni de renoncer à la viande. Les ampoules LED consomment beaucoup moins, mais on en met partout, dans la ville comme à la maison ! On achète une voiture neuve parce qu’elle a un moteur plus « efficient », mais c’est un SUV, plus gros, qui consomme 25% d’énergie en plus ! La consommation de bio explose mais la livraison à domicile, très polluante, aussi. Un seul voyage en avion plombe n’importe quel bilan carbone, Netflix et Instagram dévorent les kilowatts péniblement accumulés par les éoliennes et les panneaux solaires. Sommes-nous donc devenus schizophrènes ?
Après deux années record, 2019 a connu des émissions CO₂ stables au niveau mondial. Petite lueur d’espoir : les efforts des uns ont compensé la progression des autres. Selon l’économiste en chef de l’Agence internationale de l’énergie, Laszlo Varro, « l’humanité est toujours en route vers l’enfer, mais nous avons levé le pied de l’accélérateur ». « Pourquoi l’Europe serait-elle la seule à faire des efforts ? », clament beaucoup de gens au Luxembourg, simples consommateurs ou responsables des milieux d’affaires. Parce que nos pays développés sont responsables de la majeure partie du CO₂ rejeté et accumulé dans l’atmosphère depuis le début de la révolution industrielle. Et parce que notre pays est l’un des plus riches (et des plus émetteurs) au monde. Si nous ne le faisons pas, qui le fera ?
F.L-B
@f_lavabre
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