Lou Koster. Komponieren in Luxemburg

de Danielle Roster, Köln, Böhlau Verlag, 2020, 456 p., 35 €.

Dans cet ouvrage, Danielle Roster présente non seulement une biographie fouillée de la compositrice luxembourgeoise, mais replace celle-ci dans le contexte socioéconomique du Luxembourg de l’époque. Ce faisant, Danielle Roster brosse un tableau contrastant de la scène musicale luxembourgeoise qui, encadrée par ses deux voisins antagonistes, semble se sustenter avec délectation à l’un et l’autre banquet, tout en essayant de garder sa spécificité. Mais cette spécificité, cette « luxitude », protéiforme à souhait, est si difficile à appréhender et encore plus difficile à décrire, car elle est faite de forces contradictoires : sentiment rassurant d’appartenir à un petit pays, doublé du désir de s’affranchir de ses frontières étroites. Et comment définir le geste créatif d’une compositrice qui souhaite parler une langue comprise tant par ses compatriotes que par ses contemporains des grandes nations, qui entendent les voix des « grands » ? 

Danielle Roster observe que les différents courants intellectuels ne traversent pas sans incidence les différentes scènes luxembourgeoises et que des « clans » se constituent : les artistes et les intellectuels se positionnent selon leurs affinités et leurs aspirations. Elle constate également un détachement progressif de la société luxembourgeoise à l’égard de son attachement à cette « culture du terroir » au profit de la « culture mondiale » après la Seconde Guerre mondiale.

Danielle Roster jette ainsi un regard interrogateur sur l’écriture de Lou Koster et ses motivations à demeurer dans un style facile d’accès et « proche du peuple ». Est-ce sa « condition de femme » qui l’oblige à prendre ce chemin ? Quand on mesure l’évolution de sa carrière à celle de ses confrères masculins, il devient évident que la société n’a guère été généreuse à son encontre, ni pour son parcours d’enseignante ni pour son parcours de compositrice qui, après un départ prometteur, connut une longue traversée du désert avant de briller, sur le tard, à nouveau de tous ses feux. Cet ouvrage constitue une somme musicologique très fournie et très dense au sujet de la musique luxembourgeoise.

 

Art déco au Luxembourg

éd. par Ulrike Degen, Régis MOES et Michel POLFER, Luxembourg, MNHA, 2021, 408 p., 45 €.

Le Musée national d’histoire et d’art (MNHA) de Luxembourg vient de publier un ouvrage volumineux, bien documenté et richement illustré, consacré exclusivement à l’Art déco au Grand-Duché de Luxembourg. Cette publication fait suite à l’exposition qui s’était tenue du 27 avril au 4 novembre 2018 au MNHA sur ce sujet. Il s’agit bel et bien du premier ou­vrage écrit à vocation générale et traitant de façon presque exhaustive la présence de ce style artistique universel si caractéristique des années 1920 et 1930 dans notre pays. Les amateurs d’art et les personnes intéressées à l’histoire du Luxembourg y trouveront des lectures fort intéres­santes, sur des sujets parfois inattendus et souvent nouveaux, qui ne manqueront pas de les passionner.

Après une mise en contexte historique, l’Art déco au Luxembourg est présenté sous différentes facettes et sous des angles de vue très variés. Grâce à l’accès à des archives et des collections d’art privées, les auteurs des différents articles, rédigés soit en allemand, soit en français, ont pu puiser dans des sources partiellement peu connues et exploitées jusqu’à présent. On fait la connaissance d’artistes et d’artisans d’art moins connus du grand public, comme Jean Curot ou Léon Nosbusch, et on redécouvre un artiste reconnu comme Auguste Trémont. Si la sculpture n’est pas traitée de façon complète, il y a lieu de relever que ni la peinture ni la photographie n’ont été intégrées dans l’ouvrage. Il est vrai que l’étendue du sujet impose des choix. Une part importante de la publication est réservée à l’architecture, un domaine où l’influence de ce style moderne de l’entre-deux-guerres est fortement visible. Deux contributions de cette œuvre collective sont consacrées aux productions céramiques de Villeroy & Boch Luxembourg. Les détails qui y sont présentés vont bien au-delà du contenu des publications existantes sur la production de cette manufacture longtemps synonyme de savoir-faire industriel national. A travers la variété des contributions se dessine une vue d’ensemble convaincante de l’Art déco au Luxembourg, en attendant que l’Art nouveau, le style 1900, puisse bénéficier un jour d’une attention similaire de la part du MNHA.

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