25 ans d’animation au Luxembourg

Le secteur de l’animation en tant qu’acteur culturel international

Au cours des 25 dernières années, avec l’aide du Film Fund Luxembourg, le secteur luxembourgeois de l’animation s’est positionné sur la carte de l’audiovisuel européen et mondial. La Fédération des métiers de l’animation et de l’image virtuelle (FMAIV) regroupe les acteurs du secteur et a pour but, non seulement, de promouvoir et de défendre les intérêts du secteur dans le pays et à l’international, mais aussi de le développer par le biais de programmes de communication et de formation.

L’animation, en tant que production audiovisuelle professionnelle, est apparue au Luxembourg dans les années 1990, principalement avec la société Monipoly/PTD fondée par Paul Thiltges, et avec la société Studio 352/Mélusine Productions fondée par Stephan Roelants. D’autres comme Golden Screen ou Neuroplanet s’y sont essayées avec moins de succès. Au début des années 2000, la création de différents studios comme Luxanimation et La Fabrique d’Images est venue renforcer le paysage de l’animation luxembourgeoise.

Pendant les dix années qui ont suivi, la qualité des projets de plus en plus nombreux, et le développement d’une politique commune avec le Film Fund Luxembourg ont permis de mettre en lumière l’activité des producteurs et studios luxembourgeois. Kirikou, Panique au Village, Ernest et Celestine ont été les premiers films à percer la cloison de la reconnaissance internationale, initiant un mouvement qui ne fait que progresser. Mélusine Productions a vu plusieurs de ses films sélectionnés dans des festivals majeurs et, avec deux nominations aux Oscars, quatre aux Césars, trois aux Magrittes, a eu une répercussion déterminante pour le long métrage d’animation. L’Oscar du court métrage attribué à la société Zeilt Productions de Laurent Witz a encore souligné cette ambition de qualité et d’impact international des producteurs d’animation luxembourgeois.

Aujourd’hui, les studios se sont regroupés au sein de la FMAIV, pour structurer le développement du secteur et donner à celui-ci une véritable chance de se renforcer face aux défis de l’avenir.

Une reconnaissance nationale et internationale

L’animation se caractérise par deux spécificités. La première est que le marché est intrinsèquement international et les programmes sont donc marqués par une certaine universalité. Trois des derniers longs métrages luxembourgeois – Ernest et Célestine, Song of the Sea et Two by Two – ont été vus par pas loin de huit millions de spectateurs dans une soixantaine de pays. Des séries telles que Nouky et ses amis ou T’Choupi sont commercialisées dans plus de 110 pays. Les pays d’exportation sont nombreux: essentiellement la France, l’Allemagne, l’Asie et le reste de l’Europe, parfois pour certains films les États-Unis.

L’autre particularité est que l’animation voit son public régénéré tous les quatre ou cinq ans, ce qui garantit une durée d’exploitation des films très supérieure à d’autres productions audiovisuelles et augmente de façon importante l’impact des licences et catalogues des sociétés de production.

La concurrence est rude. L’animation représente 62% (chiffre 2016) de tout ce qui se produit en audiovisuel dans le monde. Le véritable défi est cependant de pouvoir exister au niveau du marketing, les films américains ayant des budgets de promotion 20 à 30 fois supérieurs à ceux des films européens. Les seuls budgets marketing des grands studios sont parfois supérieurs aux budgets de production des films d’animation luxembourgeois! Afin d’assurer le rayonnement international de l’animation luxembourgeoise, il faut donc mettre en avant la qualité des programmes et des prestations effectuées dans le pays et continuer à développer le savoir-faire local.

Un des pans importants de cette continuité est la formation. En étroite collaboration avec le Lycée technique des arts et métiers, le secteur a créé une chaîne de synergie efficace au sein des studios qui permet la formation et le développement des jeunes artistes et talents émergents. Il multiplie également les interventions auprès des différentes tranches d’âge des écoliers et étudiants luxembourgeois afin de leur permettre de s’orienter vers la diversité des métiers de l’animation.

Par ailleurs, la FMAIV est en train de mettre au point des programmes de formation continue pour les travailleurs du secteur afin d’assurer le maintien de la qualité et l’adaptation à l’évolution des technologies. Afin d’augmenter sa visibilité au niveau national, le secteur s’est associé à RTL pour créer une tranche jeunesse, intitulée TIRLITIVI, qui lui permet de diffuser ses programmes au Luxembourg, et ce en langue luxembourgeoise. Pour ce faire, les doublages des deux premières saisons se sont effectués au studio de Jang Linster. De façon plus générale, les partenariats et événements se multiplient afin que soit enfin reconnue à sa juste mesure la nouvelle orientation économique que constitue le monde de l’image.
N.N.

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