Comme une fatigue consumériste dans l’air…

Les signaux sont faibles, mais sont bien là… La consommation à outrance, matérialisée par le phénomène Amazon Prime et, depuis deux ans aussi en Europe, par le Black Friday (le jour où le numéro un mondial du commerce en ligne fait d’ailleurs son plus gros chiffre), semble susciter de la résistance. Il faut dire que c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Certains groupes ont boycotté l’événement l’année dernière. Un réseau d’entreprises solidaires a lancé un Green Friday qui a réuni une centaine d’enseignes et de marques engagées à ne pas faire de réductions à cette date-là et à verser 15% de leur chiffre d’affaire du jour à une association pour la consommation durable. La slow-fashion, tout l’inverse de la fast fashion symbolisée par Zara ou H&M, est en pleine expansion. Ce phénomène qui remonte aux années 2000 s’est amplifié suite à l’accident qui a coûté la vie à 1127 ouvriers bengali en 2013 dans l’effondrement de leur usine textile près de Dacca. Il prône une autre manière de consommer les vêtements en tenant compte des conditions dans lesquelles ils ont été fabriqués. Et ses adeptes, de plus en plus nombreux, achètent dans des friperies, des boutiques vintage ou sur les marchés aux puces. Le slow travel est aussi en vogue, mis en lumière par Greta Thunberg qui essaye de ne se déplacer qu’avec des moyens de transport doux pour la planète, comme le train ou actuellement son voilier zéro carbone.

Envie de s’alléger

Le « minimalisme » est à l’œuvre partout dans le monde, mais il se matérialise de différentes manières. Les Suédois sont nombreux à prôner la consommation responsable en achetant juste ce qu’il faut sans se soucier des signes de richesse. Au Japon, pays du zen et de Fumio Saski, auteur du best-seller traduit en 14 langues « Goodbye Things », on focalise son attention sur l’essentiel : « être pleinement soi ». Aux Etats-Unis, à l’instar des auteurs du blog Becoming minimalist suivis par des millions de personnes, on met plutôt l’accent sur les bienfaits pour la planète. En Grande-Bretagne, on trouve des minimalist moms, comme la blogueuse Hattie Garlick. En Allemagne, ce sont les adeptes du frugalisme qui prennent leur retraite autour des 40 ans pour s’investir dans des projets personnels en réduisant drastiquement leur train de vie. En France, c’est plutôt la sobriété heureuse de l’agro écologiste Pierre Rhabi, qui pense que seule l’évolution de notre mode de vie peut avoir un impact sur le changement climatique : les écovillages, potagers collectifs, tiers-lieux où l’on partage des outils se multiplient.

Au niveau mondial, le « jour du dépassement », c’est-à-dire celui où le « crédit » de ressources est épuisé, est tombé en juillet cette année. C’était le 10 mai pour l’ensemble des pays de l’UE, le lendemain de la journée de l’Europe. Au Luxembourg, ce fut déjà le 16 février… Youth for Climate a manifesté à l’ouverture de la Schoueberfouer afin de faire réfléchir sur l’impact de la Foire sur le climat. Pour ces jeunes, aucun besoin d’y aller tous les deux jours. Au fait, comment pourrait-on dire « minimalisme », « frugalisme », « sobriété » à la luxembourgeoise ? Pourquoi pas simplement OUNI ?

Als partizipative Debattenzeitschrift und Diskussionsplattform, treten wir für den freien Zugang zu unseren Veröffentlichungen ein, sind jedoch als Verein ohne Gewinnzweck (ASBL) auf Unterstützung angewiesen.

Sie können uns auf direktem Wege eine kleine Spende über folgenden Code zukommen lassen, für größere Unterstützung, schauen Sie doch gerne in der passenden Rubrik vorbei. Wir freuen uns über Ihre Spende!

Spenden QR Code