Les réseaux sociaux, c’est comme la cigarette… on commence, à petite dose, quand on est jeune en se disant qu’on arrêtera quand on veut, puis on en consomme de plus en plus et on devient angoissé quand on n’en a plus sous la main. Comme c’est le début de l’année, la période est peut-être propice pour prendre quelques bonnes résolutions digitales.

Il n’y a pas que le monde politique qui s’agite autour de la question du pouvoir des réseaux sociaux. De plus en plus de gens dans la Silicon Valley regrettent leur place croissante dans leur vie et suppriment l’application Facebook de leur smartphone. On connaissait déjà depuis plusieurs années les cures de détox numériques, mais le mouvement concerne maintenant plutôt le traitement de l’addiction au quotidien. Il y a plusieurs petits trucs pour commencer le sevrage: reléguer l’application la plus addictive au dernier onglet, utiliser son téléphone en noir et blanc, le coucher le soir dans un lit miniature (et oui, ça existe déjà) pour smartphone…

Le créateur du bouton «like» de Facebook en 2009, Justin Rosenstein, a demandé à son assistante d’installer un verrou parental sur son téléphone empêchant le téléchargement de nouvelles applications. Il a dénoncé récemment dans le Guardian les risques de cette «économie de l’attention». En Europe, le débat politique autour de cette question se concentre plutôt sur la protection des données ou la fiscalité à appliquer aux GAFA. Pourtant, les conséquences sur la santé publique d’un usage immodéré des réseaux sociaux commencent à se dessiner: baisse de l’activité physique, accroissement des pathologies psychiques, déficit d’attention, altération de la capacité d’empathie… En 2015, une première étude de grande ampleur a montré un lien entre la fréquence d’utilisation de Facebook et la dégradation de la santé mentale.

Les enfants, nouvelles cibles

Les adolescents américains passent désormais six heures par jour sur les réseaux sociaux. Ils sont de plus en plus sédentaires et ont moins d’interactions physiques avec les autres. Le taux de dépression des teenagers et des jeunes adultes a augmenté de 60 % en six ans et nombreux sont les spécialistes qui font le lien avec l’addiction aux écrans. Et pourtant, Facebook vient de lancer la messagerie instantanée Messenger Kids aux Etats-Unis, «pour que les enfants puissent contacter famille et amis validés par leurs parents». Même si, officiellement, l’âge minimum pour ouvrir un compte Facebook est de 13 ans (la règle peut être contournée en donnant une fausse date de naissance), le groupe a ainsi trouvé une manière de fidéliser cette «clientèle» plus tôt encore. En France, le Règlement européen sur la protection des données personnelles qui entrera en vigueur le 25 mai prochain a été l’occasion pour le gouvernement, dans un projet de loi, de durcir le traitement des données personnelles des adolescents. Un mineur de moins de 16 ans qui voudra ouvrir un compte sur Facebook devra transmettre au groupe américain l’accord de ses parents. Mais la bataille de la protection de la jeunesse se joue désormais sur plusieurs fronts: le marché du jouet connecté et des assistants personnels pour les petits est en plein essor, posant la question de la sécurité des données de l’enfant et de l’impact sur son développement et sa santé mentale… F.L-B

380_Lavabre-Bertrand

Als partizipative Debattenzeitschrift und Diskussionsplattform, treten wir für den freien Zugang zu unseren Veröffentlichungen ein, sind jedoch als Verein ohne Gewinnzweck (ASBL) auf Unterstützung angewiesen.

Sie können uns auf direktem Wege eine kleine Spende über folgenden Code zukommen lassen, für größere Unterstützung, schauen Sie doch gerne in der passenden Rubrik vorbei. Wir freuen uns über Ihre Spende!

Spenden QR Code