381_Lavabre-BertrandBien sûr ce n’est pas nouveau. Depuis Edward Snowden, tout le monde sait que la correspondance mail est scrutée à grand échelle et que rien ou presque ne peut réellement rester secret. Autre pratique bien connue, les «traceurs» qui installent dans les messages un morceau de code ou un pixel espion pour permettre aux équipes marketing de faire remonter des informations sur le destinataire (et ainsi enrichir leur base de données) ou aux spammeurs de vous piéger. 40% des e-mails envoyés chaque jour dans le monde seraient ainsi «tracés».

Ce que l’on n’a pas forcément en tête lorsque l’on ouvre le message d’un ami ou d’une relation professionnelle, c’est que les outils de «tracking» pour pister les messages envoyés sans que le destinataire ne s’en rende forcément compte sont aujourd’hui à la portée de n’importe qui. La réglementation européenne impose aux éditeurs de sites web d’informer les visiteurs sur l’utilisation de cookies, mais rien n’est prévu pour les e-mails. Les logiciels de pistage de courriels sont de plus en plus utilisés à des fins non commerciales, pour le tracking de messages «conversationnels», c’est-à-dire envoyés par nos relations directes, dans la sphère professionnelle mais aussi privée. Ils peuvent s’ajouter gratuitement en quelques secondes à la messagerie d’un expéditeur lambda, généralement Gmail ou Outlook. Ainsi le logiciel «Streak», compatible avec Chrome ou Safari, permet de suivre gratuitement 200 mails par mois, «Bananatag» jusqu’à 5 mails par jour, et 10 par mois pour «Rightinbox» qui lui est aussi compatible avec Firefox (au-delà de ces seuils, le service devient payant). Ces logiciels permettent non seulement de savoir si le message a été ouvert, mais aussi à quelle heure, à partir de quelle adresse IP, sur quel type d’appareil et à quel endroit du globe se trouvait approximativement le destinataire à ce moment-là…

Une véritable course

Selon le magazine Wired, près de 20% des mails conversationnels sont d’ores et déjà pistés. La tendance étant ascendante, le marché grand public des logiciels anti-trackers pour les messageries mail devient vraiment intéressant. Des solutions simples permettent donc de se protéger non seulement de la curiosité des marques mais aussi de celle de ses correspondants, amis ou relations professionnelles. One More Company propose un logiciel tueur de traceurs «Trackbuster». On peut aussi opter pour un service d’alerte comme celui qu’offre One Click Lab, «Ugly Email», qui va vous avertir que vous êtes tracké avant que vous n’ouvriez le message. Ou encore pour «Pixelblock», une extension de Gmail. Trackers et track-blockers sont engagés dans une véritable course poursuite. Le co-créateur de «Trackbuster», Florian Seroussi, avoue recevoir régulièrement des menaces de mort. «It’s the Wild West after all» a-t-il confié dernièrement à Wired…

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