Cela s’appelle un creux. Après un début plutôt prometteur, le festival stagne. Un film de Michael Haneke un peu en-deça des attentes, un autre de Yorgos Lathimos décevant, pas de vraies découvertes dans les sections parallèles, et aujourd’hui le coup de massue avec la contribution en compétition de Naomi Kawase.
La cinéaste japonaise, après une première phase quasi expérimentale, s’est depuis quelques années résolument tournée vers un cinéma nettement plus commercial. Le dernier en date, „Les délices de Tokyo“ était certes un peu sentimental mais restait attachant. „Vers la lumière“ raconte cette fois la rencontre d’un photographe qui est en train de perdre la vue, et d’une très jolie jeune femme qui adapte les films en autodescription pour les non-voyants. Lui est amer, elle est triste (sa mère souffre d’Alzheimer, comme le personnage du film sur lequel ils travaillent ensemble). Ils vont admirer au moins une demi-douzaine de couchers de soleil (et à chaque fois nous dire combien c’est beau).
„Vers la lumière“ de Naomi Kawase
Il y a aussi beaucoup de sable qu’on fait couler à travers les doigs ou dont on confectionne des sculptures qui s’effritent sur une plage pour symboliser le temps qui passe et la vie éphémère. On est tenté de fermer les yeux et, comme les aveugles, de remplacer les images du film par l’imagination. Mais ce faisant (outre qu’il est difficile de suivre des dialogues japonais les yeux fermés…), on n’échappe pas pour autant à la musique sirupeuse d’Ibrahim Malouf qui saupoudre l’histoire du début à la fin. Lors de l’épilogue, le film dans le film est projeté en avant-première. Tous les spectateurs pleurent. On est prié de faire de même.
Certains trouveront ce commentaire injuste. Mais pour peu que les films moyens voire médiocres se succèdent, les festivaliers, qui en voient entre trois et cinq par jour, sortent les griffes. D’autant qu’on a dépassé la première mi-temps du festival et que la plupart n’ont pas encore trouvé „leur“ Palme. Un grand festival ressemble à une quête du Graal où chacun attend LE film qui va le surprendre, le bouleverser, le marquer pour longtemps.
Cette année, ce film-là n’est pas encore passé. Sans même parler d’une oeuvre qui ferait l’unanimité. Dans les revues professionnelles qui publient chaque jour les étoiles des critiques écrivant dans les grands journaux français et internationaux, les notes varient pour presque chaque film de la pire à la meilleure. Deux contributions surnagent quelque peu: „Loveless“ du Russe Andrey Zvyagintsev dans la presse internationale et „120 battements par minute“ de Robin Campanile dans la presse française, ce dernier ayant de bonnes chances de toucher aussi le président du jury Pedro Almodovar.
Mais le festival n’a pas encore dit son dernier mot. On attend notamment demain „The Beguiled“ de Sofia Coppola, remake d’un très curieux film avec Clint Eastwood qui mettait face à face durant la guerre civile américaine un soldat blessé et les résidentes d’une école pour jeunes filles. La rencontre se terminait très mal pour le soldat…
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