Ce mardi 22 août, vous pourrez découvrir en avant-première au Kinepolis le film 120 battements par minute primé à Cannes. Bien que ma première impression au Festival de Cannes fut peu enthousiaste, il m’apparaît avec le temps et la distance comme une oeuvre non seulement nécessaire par sa réflexion sur l’engagement politique mais également passionnante par son approche et portée par des acteurs formidables (même si je continue de penser que le dernier tiers est trop long). Ceux qui, du coup, auraient envie d’en savoir davantage sur son réalisateur Robin Campillo pourront regarder le lendemain, 23 août, son film précédent Eastern Boys sur la chaîne arte.
Depuis longtemps, arte est la véritable chaîne du cinéma en France, proposant une sélection de films allant du muet jusqu’au cinéma le plus contemporain, en passant par tous les genres et toutes les époques, avec la possibilité de les regarder en version originale. Ce lundi soir, on pourra ainsi voir ou revoir If… de Lindsay Anderson avec Malcolm McDowell, qui remporta en 1969 la Palme d’Or, fut considéré à l’époque comme une oeuvre révolutionnaire et reste l’un des films les plus emblématiques sur les révoltes estudiantines de la fin des années 60. La chaîne produit par ailleurs de nombreuses émissions (comme l’excellent Court-circuit qui offre une rare vitrine au court métrage) et documentaires consacrés au 7e art.
Mais arte a aussi une face cachée. Cachée parce qu’il faut délaisser son poste de télévision et plonger dans son site internet (attention ce lien ne fonctionne via Firefox, prière d’utiliser un autre navigateur) pour la découvrir. Outre la possibilité de revoir la plupart des émissions pendant une semaine et de regarder des films en vod, la chaîne met à disposition – pendant plusieurs mois et gratuitement! – un certain nombre de films. Lord of the Flies de Peter Brook (1963) est ainsi visible jusqu’au 13 septembre, toute la série du Décalogue de Krzysztof Kieslowski – en version restaurée – jusqu’au 23 octobre. Dans cette sélection, il y a aussi beaucoup de joyaux inconnus ou oubliés du cinéma muet comme un Cyrano de Bergerac de 1925 entièrement colorié à la main ou Die Frau nach der man sich sehnt interprété par Marlene Dietrich juste avant Der blaue Engel. D’autres oeuvres sont diffusées en exclusivité sur le site internet, à l’instar de Die Liebe der Jeanne Ney de Georg W. Pabst (1927) en streaming ce mardi 22 août. Le webmag Stumm complète cette offre.
Le site propose également des master class, des résumés de grands classiques en films d’animation d’une minute, de courtes interviews consacrées aux films jamais réalisés. Son webmag phare reste toutefois Blow Up dont le concepteur Luc Lagier a inventé une manière originale, ludique et poétique, de parler de cinéma. Résumer toute l’oeuvre d’un cinéaste ou d’un acteur en quelques minutes, offrir à des personnalités du cinéma des cartes blanches audiovisuelles et fignoler des montages thématiques aussi surprenants et humoristiques qu’érudits allant de „la moustache au cinéma“ aux „cinéastes qui citent Alfred Hitchcock“, à chaque fois couronnés par un „top five“ hautement subjectif: ces petits sujets invitent à la découverte, au rêve et à l’amour du cinéma.
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