La nostalgie produit des fruits bizarres. D’un côté, les spectateurs exigent désormais pour leurs téléviseurs des résolutions d’image toujours plus grandes (2K puis 4K en attendant plus…) et d’autre part, il existe aujourd’hui des applications qui permettent de filmer à la manière de la VHS, des expositions de jaquettes VHS réelles ou imaginaires et des collectionneurs qui courent les brocantes et e-bay pour acheter à prix d’or de vieilles cassettes analogues, sans assurance que les films qu’elles sont supposées contenir soient encore lisibles.
La chaîne arte propose en replay (jusqu’au 31 octobre) Révolution VHS de Dimitri Kourtchine qui tente de résumer l’histoire de la VHS et le nouvel engouement pour ce format devenu désuet tout en avançant de façon un peu poussive la thèse que la VHS aurait été à l’origine d’une „révolution sociale, économique et artistique“. Curieusement, cette production franco-française s’intéresse presque essentiellement au contexte américain, ce qui s’explique peut-être par le fait qu’elle emprunte beaucoup de ses thématiques, et une partie de ses interlocuteurs, à un documentaire réalisé en 2013 Josh Johnson et intitulé Rewind this! (visible en ligne dans une copie peut-être piratée, c’est pourquoi nous n’indiquons pas l’adresse mais vous trouverez facilement…) Plus complet, ce dernier commence par thématiser la bataille féroce qui opposa les deux formats Betamax (produit par Sony à partir de 1976) et VHS (lancé sur le marché par JVC en 1977). Bien que de qualité inférieure, la VHS remporta la guerre, notamment parce que les cassettes étaient plus longues et pouvaient donc contenir un film entier. Les deux documentaires s’intéressent ensuite pour l’essentiel aux collectionneurs et aux deux genres qui ont notamment proliféré grâce à la VHS: le porno et le film d’horreur.

Révolution VHS (c) arte France / Talweg
Outre de permettre pour la toute première fois d’échapper à la dictature de la télévision qui, depuis les années 50, réglait l’organisation du temps libre, la cassette vidéo a en effet fait entrer le porno dans la chambre à coucher des parents et le film d’horreur dans celle des adolescents. Les grands studios sont d’abord restés sceptiques vis-à-vis de ce nouveau moyen de distribution et y ont surtout vu une concurrence illégale. Les petits producteurs se sont alors engouffrés dans la brèche et ont commencé à produire des films spécifiquement pour ce marché. Les cassettes vidéo
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