- Politik
31 Vorschläge für eine Politik der Resilienz (Reaktion auf Vorschlag 29: Laura Zuccoli)
Vorschlag 29 der forum-Redaktion: Die Diskussion über die Zukunftsgestaltung muss aus dem Parlament in die Gesellschaft getragen werden. Die Zivilgesellschaft muss neue Formen der demokratischen Beteiligung ausprobieren und entwickeln (z. B. Bürgerräte und Bürgerparlamente), die auch die Teile der Gesellschaft repräsentieren, die vom Wahlrecht aufgrund ihrer Nationalität, ihres Alters oder ihres Wohnortes ausgeschlossen sind.
Reaktion 29 von Laura Zuccoli:
Vivre dans un pays où une minorité décide, la majorité étant exclue de la consultation démocratique, posera avec le temps un réel problème.
En 2015, les électeurs luxembourgeois ont clairement voté contre une participation des résidents étrangers aux élections législatives. Un vote qui ne résout pas le déficit démocratique de notre pays. Les électeurs luxembourgeois sont une minorité par rapport à toute la population résidente, voire celle qui contribue à la bonne marche du pays.
En attendant un éventuel courage politique de nos dirigeants pour introduire le droit de vote législatif sur base de la résidence, il faut donc trouver de nouvelles formes de participation politique.
En novembre 2019, l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI) avait invité Alexander Miesen, membre du parlement de la Communauté germanophone de Belgique et sénateur des entités fédérées, à venir présenter au Luxembourg le modèle de participation citoyenne mis en œuvre dans cette région depuis 2019. Des citoyens résidant dans ce canton sont choisis selon différents critères (indépendamment de leur nationalité !), ce qui garantit une représentation équitable de la population. Ils constituent un Bürgerrat et une Bürgerversammlung, qui proposent des thèmes à débattre et donnent leur avis sur les projets de loi du parlement régional. Si ceux-ci ne sont pas pris en considération, le Parlement doit motiver sa décision. Cette initiative de la Communauté germanophone de Belgique vise à instaurer un dialogue permanent avec la population.
La mise en place d’un mécanisme de participation citoyenne durable devra tenir compte des spécificités du Luxembourg, à savoir la très forte présence de résidents étrangers et l’importance des travailleurs frontaliers sur le marché du travail.
Cette participation devra se faire à différents niveaux, formant un tout pour renforcer la cohésion sociale et l’intérêt à la vie publique :
- Au niveau national, où la population étrangère est exclue du droit de vote. Ici, le modèle belge pourrait nous inspirer. Mais on pourrait aussi revaloriser le Conseil national des étrangers (CNE), en organisant une élection de ses membres par les résidents étrangers au même moment où ont lieu les élections législatives au Luxembourg. Cette approche permettrait aux étrangers de s’intéresser aux débats politiques autour de ces élections, dynamiserait la présence des étrangers au sein des partis politiques, ceux-ci devant alors présenter des candidats étrangers à ces élections. Le CNE, qui aurait ainsi une réelle légitimité, devrait alors être rattaché à la Chambre des députés et ses membres élus siègeraient alors avec voix consultative dans les organes du Parlement. Une assemblée citoyenne bis et un premier pas démocratique vers une pleine participation politique nationale des étrangers.
- Au niveau communal ou local, la commune étant la cellule de base de notre vie démocratique. Actuellement, une ville ou une commune peuvent choisir d’informer ses résidents, ce qui est évidemment une bonne chose. Mais la seule information est évidemment largement insuffisante. On peut monter d’un cran sur l’échelle de la participation et viser la consultation citoyenne de tous les résidents. Si on veut aller encore plus loin, on peut envisager la participation citoyenne aux décisions communales.
- Au niveau des besoins et aspirations des frontaliers, par la mise en place de structures de discussion permanentes permettant d’aborder toutes les questions qui peuvent intéresser les gens de part et d’autre de la frontière. Ceci améliorerait de façon générale la participation des frontaliers tant sur le lieu de travail que dans la société.
Par ailleurs, la participation citoyenne doit s’apprendre. Au-delà de leur droit de vote, les citoyens n’ont ni la tradition ni l’habitude de participer à la prise de décision. Et, après la débâcle politique du référendum de 2015, les élus se méfient largement des aventures participatives. L’implication de la populace est dangereuse. Dès lors, elle se limite d’habitude tout au plus à une simple consultation. Dans nos modes de vie, les gens ont tendance à rester dans leur cocon familial. Il est dès lors important de faire participer les citoyens à la vie sociale, par exemple en créant des lieux publics visibles et facilement accessibles, où des personnes toutes générations et origines confondues, de milieux sociaux divers, peuvent se rencontrer, avoir des échanges autour d’activités et prendre des décisions ensemble pour leur communauté. Cette étape doit préfigurer toute participation citoyenne afin de briser l’anonymat ambiant et d’inciter à la rencontre, à s’intéresser à son lieu de vie, de travail, etc.
Enfin, dès qu’il est question de groupes ou d’assemblées de « citoyens », une attention particulière doit être accordée à une bonne mixité sociale et des nationalités. Le but de la participation citoyenne n’est pas celui de donner toujours la parole aux mêmes personnes, mais d’avoir des points de vue, des propositions, des avis divers sur le vivre ensemble afin de renforcer la cohésion sociale.
Laura Zuccoli travaille depuis octobre 1983 à l’ASTI et gère de nombreux projets et activités de terrain avec des migrants et des réfugiés. Actuellement, elle œuvre au sein de l’Agence interculturelle qui accompagne les communes dans leurs bonnes pratiques d’intégration au niveau local. Elle est la présidente de l’ASTI depuis novembre 2009 et anime à ce titre le travail politique de l’association.
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