Vers une nouvelle « intifada » ?

La politique européenne et l’engagement de la société civile face au conflit en Palestine

Depuis octobre 2015, des violences sanglantes marquent à nouveau les relations entre Israéliens et Palestiniens et on peut s’interroger si elles mènent vers une nouvelle « intifada ». Dans ce contexte, je voudrais aborder les questions de l’origine des faits récents et des médiations possibles. Plus précisément, je vais évoquer les développements observés au sein l’Union européenne face aÌ€ la situation dans la région.1
Les événements récents constituent-ils une « 3e intifada2 » ?
En fait, il faut se rappeler les circonstances de l’ap- parition des deux premieÌ€res intifadas : l’accumu- lation pendant les années précédentes de mesures israéliennes limitant divers droits des Palestiniens, l’intensification des formes violentes et humiliantes de l’occupation et de la colonisation des territoires palestiniens; on y a vu aussi les réactions plus ou moins violentes du coÌ‚té palestinien, leur désespoir face aÌ€ l’aggravation qui en résulte dans leur vie quo- tidienne et l’absence croissante de perspective de sortie du conflit. Dans les deux cas, des événements particuliers ont constitué des « déclencheurs » et le développement de formes nouvelles de résistance de la part des Palestiniens.
La révolte actuelle a pris corps au début d’octobre, avec les incursions provocatrices de colons et de juifs religieux extrémistes sur l’esplanade des Mosquées. Ces incursions, interdites selon le statut des Lieux saints, sont permises, protégées, sinon encouragées par les autorités israéliennes qui accordent d’ailleurs un soutien important aÌ€ des organisations de juifs ex- trémistes visant la démolition de la Mosquée al-Aqsa et son remplacement par le « nouveau Temple ». Le climat en Israël, attisé par des ministres du gouver- nement, est aÌ€ l’autodéfense y compris armée et aÌ€ la répression sanglante. Les nouveaux ordres militaires sont de tirer sur tout ce qui peut eÌ‚tre interprété comme un danger potentiel : risque « o » pour les soldats, risque 100% pour les Palestiniens, meÌ‚me innocents de toute provocation comme le montrent de nombreux cas ces dernieÌ€res semaines.
Dans ce contexte, Majed Bamya, diplomate palesti- nien en poste aÌ€ Ramallah en Palestine, nous partage son analyse: «L’occupation israélienne dans toutes ses manifestations — colonisation, agressions perpé- trées par les colons, attaques par les soldats, démo- litions de maisons, transferts forcés de Palestiniens, sieÌ€ge de la bande de Gaza … — est de la violence au quotidien. Les meurtres ou arrestations de Palesti- niens n’ont jamais cessé, les provocations aÌ€ Jérusalem contre les Palestiniens et contre les Lieux saints se sont accentuées. Ce qui a changé, ce sont les morts coÌ‚té israélien. Et cela a, par conséquent, attiré l’atten- tion sur des événements qui ont pourtant toujours eu lieu. Le mouvement populaire, qui aujourd’hui est, il est vrai, plus intense, n’est que l’expression d’un rejet de cette situation et d’un sursaut». AÌ€ la question de savoir s’il s’agit vraiment d’une intifada, il répond : « Le nom importe peu ! Le plus important est de reconnaiÌ‚tre au peuple palestinien le droit, si- non le devoir, de résister aÌ€ l’occupation israélienne qui est la source de toute violence…» (L’Orient-Le Jour, 19 octobre 2015).
Les actes meurtriers commis ces dernieÌ€res semaines par certains Palestiniens, s’ils ne sont aucunement justifiables, doivent eÌ‚tre analysés dans ce contexte.

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