Que faire quand les cinémas (et les théâtres et les salles de concert) sont fermés ? D’abord, espérer qu’ils rouvriront un jour. Ce qui n’est pas gagné d’avance quand Disney, l’un des plus gros fournisseurs de films et séries dans le monde, semble de plus en plus résolu à sauter l’étape de la salle pour proposer directement ses produits (car à cette échelle, il s’agit de produits plutôt que d’œuvres) sur ses propres plateformes. Ils empochent ainsi non seulement les recettes du producteur, mais aussi celles du distributeur et de l’exploitant. Tout le monde devrait donc prier (les églises sont encore ouvertes !) pour que Warner n’annule pas la sortie sur grand écran de Wonder Woman 1984, annoncée au Luxembourg pour le 23 décembre (parallèlement à une sortie sur la plateforme HBO Max dans certains pays). Et que la MGM ne trouve pas de plateforme prête à payer le prix fort (au minimum 600 millions de dollars !) pour No Time To Die, dont la sortie reste pour l’instant programmée pour avril 2021.
Mais ce que craignent les cinéphiles, ce n’est pas seulement la possible disparition des salles après le transfert des productions hollywoodiennes sur les grandes plateformes, c’est aussi et avant tout la marchandisation et l’uniformisation de la culture cinématographique, le manque de diversité (nationale, thématique, esthétique, politique) ainsi que la sclérose intellectuelle qui en découleraient à la longue. Car les algorithmes des plateformes commerciales vous proposent systématiquement, voire tentent de vous imposer avec une certaine insistance, ce que vous êtes déjà supposé aimer ou ce que la majorité des gens regardent. Alors, pour rester curieux et garder l’esprit ouvert, varions au moins les plaisirs et partons à la découverte de plateformes qui font aimer le cinéma dans toute sa diversité.
Plaisirs cinéphiliques à portée de clics
La plus connue chez nous est sans doute vod.lu qui, outre de très nombreuses (co)productions luxembourgeoises, offre un grand choix de films indépendants et notamment européens. Elle va être remplacée par sooner.lu, qui proposera le même genre de catalogue avec, en plus de la location à l’unité, différentes formules d’abonnement et bientôt des séries européennes. On recommande aussi mubi.com qui, sur abonnement, met à disposition chaque mois une sélection souvent très pointue, mais dans laquelle on trouvait aussi fin novembre Drive, avec Ryan Gosling, ou Slumdog Millionaire. Nouvelle venue sur le marché luxembourgeois, lacinetek.com a comme particularité que tous les films disponibles sur la plateforme ont été proposés par des cinéastes du monde entier. Découvrir les œuvres préférées de Scorsese, des frères Dardenne, de Paul Verhoeven ou de François Truffaut est quand même plus exaltant qu’un algorithme Netflix ! N’oublions pas, pour terminer ce petit tour d’horizon, arte.tv qui met à disposition un grand nombre de ses émissions, séries et films.
Rappelons enfin que les médiathèques luxembourgeoises (toujours ouvertes) offrent sur simple inscription un catalogue très fourni et très varié de films et séries. En attendant de retrouver le cinéma dans les salles !
Viviane Thill
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