Plus le diplôme est élevé, plus les revenus sont élevés. Une étude récente de l’Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg (Statec) sur la structure des salaires payés en 2018 (ESS 2018) permet de nuancer ce truisme et montre des différences étonnantes selon les secteurs et le pays de résidence.

Réalisée en 2019 auprès d’un échantillon de plus de 3 000 entreprises, cette étude recense le salaire annuel moyen, y compris les primes, le treizième mois, etc. Il s’élève à 65 801 euros, ce qui correspond à un salaire mensuel moyen de 5 483 euros. Les disparités selon les secteurs et les professions sont énormes. Ainsi, le secteur financier est trois fois plus rémunérateur que l’horeca : au salaire mensuel moyen de 8 271 euros de l’un correspond un salaire mensuel moyen de 2 825 euros de l’autre. Les directeurs, cadres de direction et gérants gagnent quatre fois plus que les cols bleus peu qualifiés – par exemple les manœuvres, aides de ménages, nettoyeurs et autres aides de cuisine –, regroupés dans la catégorie « professions élémentaires », respectivement 12 095 euros et 2 870 euros.

Voyons les différences selon le niveau d’études divisé assez grossièrement en quatre catégories (graphique 1). D’après l’étude, « la fourchette entre le niveau d’éducation le plus faible et le plus élevé est de 2.8 ». En passant du niveau « primaire » au niveau « secondaire », le salaire moyen augmente de 37 % ; en passant au niveau « bachelor », il augmente de 51 %, et au niveau « master » de 34 %. (Les salaires mensuels moyens étant respectivement de 3 283 euros, 4 492 euros, 6 787 euros et 9 068 euros).

« Dans l’administration publique, le salaire moyen est supérieur à la moyenne pour tous les niveaux d’éducation. Toutefois, la “surprime” du secteur public est la plus importante chez les faiblement diplômés. » Elle est respectivement de 50 % pour la catégorie « secondaire achevé » et de 55 % pour la catégorie « primaire ». Ce différentiel de salaire auquel il faut ajouter la sécurité de l’emploi explique l’attrait de l’administration publique pour les personnes peu qualifiées. Et comme la maîtrise de la langue luxembourgeoise est requise pour la plupart de ces postes, cette surprime constitue un des fondements de la valorisation de celle-ci.

Le graphique 2 montre le salaire selon le niveau de diplôme pour trois catégories distinctes : les résidents de nationalité luxembourgeoise, les résidents de nationalités étrangères et les frontaliers. Rappelons en passant que 5 % de ces derniers ont la nationalité luxembourgeoise. Comme le graphique 2 est assez parlant, nous pouvons nous limiter à la conclusion du Statec : « En moyenne, un frontalier d’un niveau d’éducation donné gagne autant qu’un résident luxembourgeois du niveau directement inférieur. »

  1. https://statistiques.public.lu/catalogue-publications/regards/2020/PDF-14-2020.pdf (toutes les pages Internet auxquelles est fait référence dans cette contribution ont été consultées pour la dernière fois le 21 octobre 2020), toutes les citations sont issues de ESS2018.
  2. https://data.public.lu/fr/reuses/residence-et-nationalite-des-salaries-qui-travaillent-au-luxembourg/

 

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